24/6/19 - Acquisition - Philadelphia, Museum of Art - Le dessin avait frappé les esprits lors de la vente Artcurial du 21 mars 2018 : ce Christ mort de Paul Delaroche est en effet sans doute l’une de ses plus belles feuilles. La force de l’image, combinée à la précision du trait, où l’on voit la trace de quelques repentirs dans le tracé des pieds notamment, avait tout pour séduire les collectionneurs et les musées. Le sous-enchérisseur était d’ailleurs un des plus grands collectionneurs français de dessins, mais c’est un marchand américain, Mark Brady, qui l’avait finalement emporté pour 49 400 € (frais compris). C’est un grand musée américain, le Philadelphia Museum of Art, qui vient de le lui acheter, sous la férule de son nouveau conservateur en charge des arts graphiques et photographies, Louis Marchesano.
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- 1. Paul Delaroche (1797-1856)
Le Christ mort
Crayon noir et craie blanche - 27,50 x 51,50 cm
Philadelphie, Museum of Art
Photo : Artcurial - Voir l´image dans sa page
Plutôt qu’une étude pour L’Ensevelissement du Christ (connu par une photographie Goupil - ill. 2 - et par une gravure au burin de Louis-Pierre Henriquel-Dupont), cette œuvre est probablement plutôt préparatoire au décor de l’église de la Madeleine à Paris qui fut commandé à Delaroche en 1834. Les dessins conservés pour La Désolation de Madeleine devant le Christ mort (ill. 3) montrent en effet que, comme ici, la tête du Christ repose sur ce qui ressemble à une pierre plutôt que d’être tenue par saint Jean et probablement Nicodème (ou Joseph d’Arimathie) comme dans la gravure de L’Ensevelissement du Christ. Il n’est pas exclu néanmoins, compte tenu de l’extrême achèvement de cette feuille et de l’attitude du Christ, qui diffère de tous les projets connus, qu’elle doive être mise en relation avec une autre œuvre, ou qu’il s’agisse d’une œuvre aboutie et non d’une étude.
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- 2. Paul Delaroche (1797-1856)
L’Ensevelissement du Christ
Huile sur toile
Localisation actuelle inconnue, photo de
Robert Jefferson Bingham pour Goupil - Voir l´image dans sa page
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- 3. Paul Delaroche (1797-1856)
Sainte Marie-Madeleine au pied de la Croix
Pinceau, lavis brun et aquarelle jaune sur graphite - 14,8 x 29,5 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : RMN-GP/T. Ollivier - Voir l´image dans sa page
Bien que le projet de décor de la Madeleine ait été fort avancé, ce dont témoignent de nombreuses esquisses peintes et dessinées, l’artiste abandonna totalement le chantier après que la peinture du cul-de-four fut finalement confié à Jules Ziegler. Les peintures de la nef, qui représentent l’histoire de la sainte, furent alors réparties entre plusieurs artistes.