20/6/18 - Donation - Cambremer, église Saint-Denis - Le 23 janvier 2015, un tragique accident de voiture ôtait la vie à Arthur Bony, jeune musicien de 33 ans. Les pompiers et gendarmes qui sont intervenus sur les lieux du sinistre étaient ceux de la ville de Cambremer, dans le Calvados. C’est pour cette raison que Pascal Bony a décidé d’offrir à l’église de cette ville, en la mémoire de son fils, un tableau de Jean Hébert-Stevens, son grand-père et l’arrrière-grand-père d’Arthur Bony.
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- 1. Jean-Hébert Stevens (1888-1943)
Pietà, 1920
Huile sur toile - 154 x 196 cm
Cambremer, église Saint-Denis
Photo fournie par la famille de l’artiste - Voir l´image dans sa page
Jean Hébert-Stevens fait partie de ces peintres d’histoire de la première moitié du XXe siècle qui commencent à sortir du purgatoire [1] comme Jean-Georges Cornélius, Lucien Jonas ou George Desvallières à qui des expositions et des ouvrages ont été récemment consacrés. Avec Desvallières et Maurice Denis, Stevens fut d’ailleurs un des protagonistes des Ateliers d’art sacré. Il avait été élève de l’Académie Julian [2] et avait passé l’épreuve du Prix de Rome en 1914, pendant laquelle il rencontra son épouse, Pauline Peugniez, également peintre, mais élève à l’École des Beaux-Arts. En 1924 ils fondèrent ensemble un atelier de vitraux où ils travailleront avec de nombreux artistes : Georges Desvallières et Maurice Denis, bien sûr, mais aussi Georges Rouault ou Jean Bazaine.
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- 2. Jean-Hébert Stevens (1888-1943)
Pietà, 1920
Huile sur toile - 154 x 196 cm
Cambremer, église Saint-Denis
Photo avant l’incendie qui a détruit
une partie de la partie haute du tableau - Voir l´image dans sa page
En 1920, Jean Hébert-Stevens avait peint une grande Pietà en hommage aux victimes de la guerre (ill. 1). C’est ce tableau qui va être donné à l’église de Cambremer le 23 juin prochain. La partie haute de l’œuvre, dans les années 60, avait été en partie détruite par un incendie (ill. 2). Le tableau a été restauré par Jean-Baptiste Ambroselli, le petit-fils de Georges Desvallières, de manière très minimaliste, en reprenant de manière esquissée et en grisaille la partie détruite.
Fortement inspiré par la Pietà de Villeneuve-les-Avignon, ce tableau transpose la déploration sur le corps du Christ dans un paysage de la campagne française. Pour la pose de la Madeleine, c’est la propre épouse du peintre qui posa, tandis que c’est un simple curé qui prend le rôle de saint Jean et que des paysannes font office de saintes femmes.